Sep 17, 2019

Haratin: Belgian Chapter of IRA-Mauritania Prepares Demonstration at the European Parliament to End Slavery


Following the unveiling of yet another case of inherited slavery in Mauritania, this time concerning a minor, the UNPO member “Initiative for the revival of the abolitionist movement in Mauritania” (IRA- Mauritania) intensified its campaign to denounce and end this customary practice. On 18 September 2019, from 11h00 to 13h00, the Belgian chapter of IRA-Mauritania will hold a demonstration at Place Luxembourg, in front of the European Parliament in Brussels, to draw attention to this grave human rights violation. In Mauritania, many ethnic Haratin remain enslaved despite the fact that the government has passed several laws that criminalise slavery. No prosecutions or convictions were reported between 2017 and 2018.

Below is a press statement issued by IRA Belgium in its original, French version:

 

Ghaya, 14 ans, en état de servitude héritée, mobilise les militants anti-esclavagistes de l’IRA.

Le 1 er septembre, ce nouveau cas d’esclavage est dévoilé par la section de l’IRA Mauritanie à Arafat, commune populaire de Nouakchott. Ghaya mint Mohamed Salem s’est enfuie de la maison de ses maîtres, une famille arabo-berbère. Elle ne veut plus être l’esclave astreinte aux tâches les plus viles, être tabassée, rouée de coups, subir des maltraitances quotidiennes.

Dès le lendemain, les autorités se saisissent de l’affaire. Le Procureur du tribunal de Nouakchott sud auditionne la mineure. Parallèlement les vieux réflexes de déni puis d’occultation des faits se mettent en branle conformément à l’esprit de corps au sein de la tribu dont est issue la maîtresse Lalla mint Ahmed Jidou Ould Cheikh.

Première étape : arracher la rétractation de Ghaya grâce à l’insistance de ses parents eux- mêmes esclaves. L’argument massue est le chantage religieux : si on se rebelle contre son statut d’esclave, plus de Paradis. Cette déviance de l’islam est inscrite dans une version malékite du Coran qui légalise, légitime et sacralise l’esclavage à la fois pour l’esclave et pour le maître.

Un officier de l’armée, membre de la tribu des maîtres, use de son influence et de son autorité car compte tenu de la dévolution tribale du pouvoir en Mauritanie, un esclavagiste trouve toujours appui et soutien d’un haut fonctionnaire ou d’un magistrat.

Malgré les moyens mis en œuvre pour favoriser le classement sans suite de l’affaire, le 5 septembre le Procureur reçoit la plainte de Ghaya et requiert le dépôt en préventive des auteurs présumés des pratiques esclavagistes. Mais le Juge d’instruction prend le contrepied du Ministère public : il annule le mandat de dépôt et confie Ghaya à ses maîtres qui la ramènent aussitôt dans la région de sa famille à Bassiknou à 1400 kms de la capitale pour la soustraire à la protection du droit et à toute publicité.

La gravité de la manipulation, l’ingérence des influences tribales omniprésentes dans la justice attestent de l’alignement de la loi nationale sur la préservation du tribalisme et de l’ethnicité.

Si depuis le 13 août 2015, la Mauritanie a officiellement qualifié l’esclavage de « crime contre l’humanité », cette position n’est que fumée pour aveugler les instances internationales.

Il est évident que les tribunaux mauritaniens, vu leur degré élevé de corruption, d’incompétence et de partialité ne sont pas à même aujourd’hui de juger une affaire d’esclavage. D’ailleurs, jusqu’ici, nul auteur présumé de pratiques esclavagistes n’a été condamné. 

Le mouvement de l’IRA appelle ses militants à dénoncer ce scandale de l’affaire Ghaya et à poursuivre la lutte pour l’abolition effective de l’esclavage dans la société mauritanienne et pour la poursuite en justice des auteurs de ces crimes.

Au nom des milliers de Ghaya en servitude héréditaire depuis des siècles en République islamique de Mauritanie.

 

L’ IRA Belgique manifestera le mercredi 18 septembre de 11h à 13h, Place du Luxembourg à Bruxelles, devant le Parlement européen.

 

Photo courtesy of IRA Mauritania