Dec 03, 2015

Haratin: Africa Needs to Condemn Slavery in Mauritania


Photo by Edythe McNamee

 

Despite the de jure abolishment of slavery in Mauritania and its criminalization in 2007, slavery is very much alive in the country: according to the Global Slavery Index, at least 4% of the Mauritanian population are enslaved. The government is accused of not making enough efforts to end slavery, and has also punished and persecuted those actively working to raise awareness of the situation, such as Biram Dah Abeid, who is currently serving two years in prison.

Below is a letter in French by the founder and president of Anges d’Afrique published by Actusen:

Au 21eme siècle un état situé en Afrique de l’ouest entre l’océan Atlantique et le désert du Sahara , la Mauritanie continue de pratiquer l’esclavage sur ses propres populations noires en toute impunité comme si cela ne constituait pas une violation de sa propre constitution , ou pire un crime contre l’humanité.

Et pourtant l’esclavage a été officiellement aboli en Mauritanie depuis 1981 et criminalisée en 2007. Mais à ce jour cette loi n’est pas appliquée et tous les présidents qui se sont succédé à la tête de cet état ont nié l’existence même de l’esclavage en Mauritanie. De Mokhtar Ould Daddah à Mohamed Ould Abdel Aziz en passant par Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, Ely Ould Mohamed Vall ou Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dernièrement aucun d’eux n’a osé s’opposer à cette pratique ancestrale qui selon certains Mauritaniens est un droit.

Les enfants nés du viol de leurs mères par les maîtres sont automatiquement des esclaves destinés à servir ces mêmes maîtres qui la plupart du temps sont leur propres pères.

Sur une population d’environ 3,5 millions d’habitants il y’aurait entre 150.000 et 300.000 esclaves soit le taux le plus élevé d’esclaves au monde.  Ces noirs plus communément appelés ” Haratin ” n’ont le plus souvent pas droit à l’éducation. Ils sont affectés depuis un bas âge à tous les travaux domestiques tandis que les jeunes filles et les femmes en dehors des tâches ménagères sont très souvent les objets sexuels de leurs maîtres qui ne se privent d’aucun vice ou fantasme à leur égard.

La discrimination contre les noirs Mauritaniens est telle qu’en toute impunité pour célébrer les 30 ans de l’accession à l’indépendance de la Mauritanie 28 soldats noirs furent pendus haut et court à Inal les 27 et 28 Novembre 1990 par le régime De Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. A part le fait d’être de race noire rien n’était reproché à ses soldats.

Ils furent choisi au hasard parmi les gens en prison pour divers délits. On leur attacha des numéros allant de 1 à 28 avant de les pendre sans aucune autre forme de procès . Aujourd’hui ils reposent toujours dans ce village situé à 500 Km de la capitale Nouakchott. En d’autres cieux ce meurtre collectif serait appelé tout simplement un génocide. Malgré les témoignages des survivants et des familles des militaires exécutés l’état Mauritanien refuse de reconnaître ce crime et de présenter des excuses.

Mais à l’abri des regards et dans l’indifférence des états Africains en particulier et du monde en général des ONG, organisations et personnes en Mauritanie essaient tant bien que mal de se dresser pour combattre ce fléau d’un autre temps. Parmi eux l’IRA «  Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste » de Biram Dah Abeid .

Cet homme de 50 ans est né près de Rosso de parents esclaves. Son père fut libéré mais sa mère demeura esclave malgré tous ses efforts pour la faire libérer. Il tenta de racheter la liberté de sa mère mais en vain car il n’était pas financièrement apte à le faire. En Mauritanie les noirs sont appelés  ” Haratin ” un terme péjoratif pour les identifier.

Depuis quelques années des marches pacifiques contre l’esclavage se tiennent de plus en plus partout en Mauritanie mais les répressions policières sont sans retenue.

Biram Dah Abeid un avocat qui lors des dernières élections présidentielles est arrivé en seconde position derrière le président actuel Mohamed Ould Abdel Aziz est depuis novembre 2014 incarcéré dans les geôles Mauritaniennes pour avoir manifesté avec 16 autres activistes de l’IRA contre la relaxe d’un homme qui avait violé une esclave âgée seulement de 15 ans.

Le 15 janvier 2015 Biram Dah Abeid est condamné à 2 ans de prison ferme avec 2 autres activistes membres de l’IRA Brahim Bilal et Djiby Sow. Actuellement Biram Dah Abeid est malade et l’état Mauritanien refuse de le libérer pour qu’il se soigne, un calvaire qui dure depuis presque 2 ans .

Anges d’Afrique tire l’alarme et condamne fermement l’état Mauritanien pour cet emprisonnement honteux . Nous nous insurgeons aussi  contre le silence complice et coupable des dirigeants Africains qui font le tour des télés et médias occidentaux pour dénoncer partout le terrorisme alors qu’ils ont un état terroriste dans leur arrière-cour qu’ils n’osent pas pointer du doigt .

Anges d’Afrique appelle tous ceux qui sont épris de justice à fermement condamner l’état Mauritanien à travers les médias et les réseaux sociaux.

Mohamed Touré
Fondateur/Président  Anges d’Afrique
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